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Une salle comble à la MJC du Vieux Lyon a accueilli les autrices du nouveau guide sur les droits des femmes de FCI. Des témoignages ont complété cette table ronde le 8 mars, journée Internationale des droits des Femmes. Merci à toutes et à tous pour votre participation !
Un document accessible à toutes et à tous, fruit d’un long travail de collaboration qui a pris en compte les différentes évolutions des lois depuis 2017 concernant les droits des femmes.
Ce travail a été possible grâce à l’engagement de deux avocates du barreau de Lyon,Maîtres Mélissa Crane et Marie-Noëlle Fréry, et des bénévoles de FCI, Catherine Ferron, Odile Maurice-Desbat, Marie-Claude Odin, Martine Grosfilley.
Françoise Kayser, l’une des fondatrices de FCI, a évoqué les origines du guide en 1998 et a retracé le contexte à cette période sur l’autre rive de la Méditerranée, au Maghreb, où les femmes étaient soumises aux codes de statut personnel, « redoutables pour leur liberté, totalement inégalitaires, et qui les entravaient dans leurs gestes, dans toutes les actions de la vie : se marier, aller travailler, gagner sa vie, hériter, soigner ses enfants et décider de leur avenir, tout cela leur était impossible sans l’accord du mâle ».
Un Code de la Famille (datant de 1984 et toujours en vigueur) que les féministes algériennes avec ironie avaient renommé « Code de l’Infâmie ».
Françoise Kayser a rappelé la naissance du collectif Maghreb Egalité, constitué de féministes, avocates, formatrices, psychologues, journalistes, chômeuses, étudiantes infirmières, lesquelles avaient mis en place tout un processus d’observation et de droit comparé entre les législations régissant la vie des femmes dans leurs propres pays. « Elles nous avaient mis en garde : « ce qui nous est arrivé, avec l’islamisme et le terrorisme, va arriver chez vous ». Et elles nous ont inspirées pour élaborer la première mouture de ce guide. La Question, avec un grand Q si je peux me permettre, c’était (et c’est toujours) : comment faire pour lutter contre les intégrismes, en tant que femme, en tant que féministe, en France ? Comment faire pour s’adresser aux femmes immigrées en France ? A toutes celles qui ne maîtrisent ni la langue, ni les codes de notre pays ? Qui ne savent pas que les lois de leur pays d’origine pèsent sur leurs têtes ? »
A l’époque les 15.000 exemplaires furent très vite diffusés auprès des associations, des centres sociaux, des MJC, des Parquets, envoyés par la poste…
Ensuite, les avocates avec les bénévoles de FCI ont présenté le travail réalisé pour l’élaboration de cette sixième édition du guide.
Plus de 3 ans de travail et de nombreuses réunions ont permis de rééditer ce guide avec toujours le même objectif : proposer un document clair, accessible à toutes et tous, sur les droits des femmes, qu'elles soient françaises, étrangères ou d’origine étrangère, nées en France ou ailleurs. Il aborde les événements de la vie personnelle (mariage, divorce, enfants, décès et héritage), les questions de santé (grossesse, accès aux soins, PMA, IVG...), la vie professionnelle (égalité des droits femmes hommes, les problèmes de discrimination), les violences faites aux femmes, le harcèlement. Ces deux dernières questions comportent les évolutions majeures par rapport au guide précédent. Un chapitre entier est désormais consacré au harcèlement moral, sexiste et sexuel, sujet auparavant traité uniquement dans le cadre du travail. Un autre chapitre consacré à toutes les formes de violences faites aux femmes, a remplacé le chapitre consacré aux seules violences conjugales.
Depuis 2017 en France il y a eu une multiplication de normes concernant les violences intrafamiliales et le harcèlement, comme l’a expliqué Maître Mélissa Crane, par exemples, l’outrage sexiste, nouvelle infraction, ou le harcèlement moral ou sexuel exercé par un conjoint. Ou bien encore, des nouveaux décrets concernant l’ordonnance de protection ainsi que les délais de prescriptions allongés concernant les violences sur les mineurs.
Le chapitre consacré au statut spécifique des femmes dans les pays du Maghreb, toujours en mutation sur ces sujets depuis des années, a été conservé, compte tenu de l’historique du guide.
Les numéros d’urgence et les nombreuses adresses utiles figurant à la fin du guide ont été complétées, vérifiées et mises à jour.
Puis, Maryvonne Bin-Heng, présidente de Filactions, a partagé son témoignage en tant qu’utilisatrice du guide :
«Le défi était permanent car il était nécessaire d’expliquer aux femmes leurs droits avec des mots simples. Ce guide a été extrêmement utile et unique en son genre.
Il faut que les travailleurs sociaux, les médecins, les avocats s’en emparent ».
Des échanges avec le public ont permis d’évoquer des sujets qui pourraient être intégrés à ce guide dans le futur, tels que la promotion et la prévention dans le domaine de la santé. Un besoin de travailler davantage en pluridisciplinarité sur le territoire a été également mis en exergue.
Enfin, nous souhaiterions recueillir à l’avenir, des retours d’expérience sur l’utilisation du guide. Pour ce faire, un questionnaire simple et rapide à remplir a été mis en ligne (Rubrique "Le Guide et Vous" ). Il est également diffusé sous la forme d’un petit flyer introduit dans la brochure du guide.
Les retours des questionnaires sont importants pour nous permettre de répondre aux demandes et suggestions des utilisatrices sur le site et dans les prochaines éditions en tenant compte des remarques. Et également pour faire un retour aux financeurs qui nous demandent de justifier de l’utilisation des subventions qu’ils nous ont accordées en donnant le nombre d’utilisateurs de cet outil ainsi que les remarques sur sa pertinence et son utilité en tant qu’”outil “à leur service.