Elles étaient dans la Révolution. Elles étaient Place des Omeyyades à Damas comme dans les rues de toutes les grandes villes de Syrie. Comme dans toutes les révolutions, les femmes prennent leur part dans la chute des tyrans. Exilées de retour et femmes jamais parties, femmes des villes et femmes des milieux ruraux, en cheveux ou voilées, toutes ont manifesté l’espoir d’une autre vie.
Un an après la chute éclair du régime de Bachar Al Assad le 5 décembre 2024, un an après la ferveur et l’euphorie succédant à 13 ans de guerre et un demi siècle de dictature, que vont devenir les libertés et les droits des femmes ?
Dans ce pays patriarcal, multiethnique et multiconfessionnel où les lois attribuent une valeur religieuse et sociale au statut des femmes, que vont-elles devenir ?
Trois mois après la prise de pouvoir du HTS(Hay’at Tahir Al-Sham) du chef de la transition, l’islamiste Ahmed Al-Chaara, des femmes voient déjà dans la rue l’influence des normes islamiques (port d’abaya, interrogatoires de femmes dans la rue la nuit etc.)
Aujourd’hui leur crainte est grande.
Bien sûr pour amadouer la communauté internationale dont ils attendent beaucoup, les hommes au pouvoir rassurent.
On a vu ce qu’il en était des assurances données par les Talibans en Afghanistan.
L’historienne Sylvia Chiffoleau, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA) de Lyon et chercheuse dans différents postes en Egypte, Syrie et Liban resituera le contexte de la société syrienne et le rôle des femmes cantonnées aux stéréotypes de genre, toujours derrière l’homme, seul chef de famille. Ses travaux et ouvrages portent sur l’histoire sociale du Moyen Orient contemporain notamment au prisme de la santé.
Des féministes syriennes activistes en exil, et artistes, participeront à une table ronde avec exposition de peinture et poèmes de Rania Berkaj et une exposition de photos de Christine Delpal à Alep avant sa destruction.
C’est pourquoi nous ouvrons le débat solidaire avec les Syriennes le dimanche 14 décembre au Fort de Vaise
